Ces personnes subissent encore aujourd’hui de graves violations de leurs droits : traite humaine, torture, travail forcé, extorsion, et des conditions de détention inhumaines. Le tout, sous les yeux d’un gouvernement libyen qui continue pourtant de recevoir le soutien de l’Union européenne pour contenir les flux migratoires.
Imad Lamloum, président du Centre d’études de Benghazi sur les migrants et les réfugiés, visite régulièrement ces centres. Il dénonce une corruption systémique au sein des services de sécurité : « Tous les appareils sécuritaires ont compris que l’immigration est une source lucrative. Ils se livrent une véritable concurrence pour savoir lequel d’entre eux contrôlera la gestion des migrants. On compte au moins six services différents impliqués dans ce dossier. »
Malgré ces abus, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) rapporte une hausse de 4 % du nombre de migrants présents en Libye depuis le début de l’année. En 2024, pas moins de 200 000 personnes ont traversé la Méditerranée depuis les côtes nord-africaines.