USA : crise ouverte, Trump menace Musk, la rupture est consommée

Dans une interview téléphonique accordée à la chaîne NBC News depuis sa résidence de Bedminster (New Jersey), Donald Trump a laissé entendre que ses relations avec Elon Musk étaient « terminées ». Interrogé sur une possible réconciliation, il a répondu sans détour : « Non. »

L’origine de la discorde : un vaste projet de réforme fiscale défendu par Trump et décrié par Musk, qui l’a qualifié d’« abomination ». Le milliardaire craint notamment un impact massif sur la dette publique américaine. D’autres républicains partagent cette inquiétude, alors que le projet — validé de justesse à la Chambre des représentants  est désormais entre les mains du Sénat.

Selon plusieurs observateurs, le point de friction majeur réside dans la suppression prévue des crédits d’achat pour les véhicules électriques — une mesure qui affecterait directement les activités de Tesla. Pour Trump, cette opposition est perçue comme une trahison, d’autant plus surprenante qu’Elon Musk fut un soutien affiché de son administration par le passé, jusqu’à conseiller la Maison Blanche sur certains dossiers technologiques.

Interrogé sur la nature des « conséquences » évoquées, Donald Trump est resté évasif. Il a cependant nié avoir engagé ou envisagé une quelconque enquête formelle contre Musk ou ses entreprises, bien qu’il ait laissé planer l’idée d’une remise en question des contrats fédéraux.

Dans une tentative apparente d’apaisement, Elon Musk a supprimé plusieurs messages publiés quelques jours plus tôt sur X (ex-Twitter), dont un appel à une procédure de destitution contre Trump. Une démarche interprétée comme une volonté de désescalade après une semaine de passes d’armes numériques.

Pendant ce temps, le projet de loi controversé continue de diviser la majorité républicaine. Des estimations indépendantes tablent sur un creusement de la dette de 2.400 milliards de dollars sur la prochaine décennie si la réforme était adoptée en l’état. Donald Trump s’est toutefois dit « confiant » quant à une issue favorable avant le 4 juillet, date symbolique pour le vote définitif.