Le tribunal administratif de Lille a validé la décision préfectorale de janvier dernier, qui constatait l’absence prolongée et répétée de Marine Le Pen aux séances du conseil départemental. Selon les textes en vigueur, un élu peut être automatiquement démis de ses fonctions en cas d’absences injustifiées à plusieurs séances consécutives.
Le parquet avait été saisi après plus de 6 mois d’absence à toutes les réunions officielles. La préfecture avait donc procédé à une demande de constat de vacance du siège, procédure rare mais permise par le Code général des collectivités territoriales.
Dans un communiqué publié peu après l’annonce du jugement, Marine Le Pen a dénoncé une « manœuvre politicienne » destinée à l’écarter localement à l’approche des élections régionales et municipales. Elle affirme avoir été empêchée de siéger pour des raisons de sécurité et de surcharge d’agenda liée à ses responsabilités nationales et européennes.
« On me reproche de ne pas être partout à la fois, mais j’ai toujours été présente pour les habitants du Pas-de-Calais », a-t-elle déclaré, ajoutant qu’elle n’exclut pas un recours devant le Conseil d’État.
Cette décision marque un tournant dans la relation de Marine Le Pen avec le Pas-de-Calais, un département considéré comme un bastion électoral historique du Rassemblement national (ex-FN). Elle y avait été élue pour la première fois en 2015.
Sa démission d’office ouvre la voie à une élection partielle, qui pourrait donner l’occasion à ses adversaires, de droite comme de gauche, de reprendre pied dans la région.