Comme lors de la précédente rencontre, la délégation russe est conduite par Vladimir Medinski, conseiller du président Vladimir Poutine. Côté ukrainien, les discussions sont menées par le ministre de la Défense, Roustem Oumerov. Les perspectives d’une avancée significative, notamment vers un cessez-le-feu, sont jugées limitées.
La dernière réunion organisée à Istanbul, le 16 mai, n’avait abouti à aucun progrès concret. Si un échange de prisonniers avait pu être conclu, les négociateurs n’étaient pas parvenus à s’entendre sur une trêve. La partie ukrainienne, qui se dit prête à un cessez-le-feu « complet et inconditionnel », avait vu sa proposition rejetée. La Russie avait alors demandé à recevoir une proposition écrite sur les modalités de cette trêve.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky continue de réclamer une rencontre directe avec Vladimir Poutine. De son côté, le Kremlin ne semble, pour l’heure, disposé qu’à poursuivre les discussions à un niveau intermédiaire.
Les conditions d’un éventuel cessez-le-feu restent floues. Selon Moscou, toute avancée vers une cessation des hostilités dépend de discussions sur ce que le président Poutine qualifie de « causes profondes » du conflit, une formulation qui renvoie aux revendications de fond du Kremlin. Lors de la rencontre de ce lundi, la délégation russe prévoit de présenter un « mémorandum » détaillant ses exigences. Celui-ci n’a pas été communiqué en amont, ce que Kiev interprète comme un manque de volonté de parvenir à un compromis. L’Ukraine affirme que Moscou continue de poser des conditions jugées « inacceptables », notamment des concessions territoriales supplémentaires.
Ce nouveau cycle de négociations intervient dans un contexte de forte tension militaire. Dimanche, une attaque aérienne d’ampleur, présentée par les autorités ukrainiennes comme l’une des plus audacieuses menées sur le sol russe depuis le début du conflit, a visé plusieurs bases aériennes situées jusqu’en Sibérie. Selon le service de sécurité ukrainien (SBU), des dizaines d’appareils, dont des bombardiers stratégiques, auraient été touchés.
L’armée russe a indiqué avoir intercepté 162 drones dans la nuit, principalement au-dessus des régions de Koursk et de Belgorod.
Les pourparlers doivent débuter à 13h00, heure locale (10h00 TU), dans le cadre du palais Çırağan, un ancien palais ottoman situé sur les rives du Bosphore et reconverti en hôtel. À la veille de cette rencontre, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s’est entretenu par téléphone avec son homologue américain Marco Rubio, selon l’agence Tass, citant un communiqué du ministère russe.